Elle a un sens, dans les deux sens .

15h07- Alors que le professeur d'histoire des langues romanes parle de la diversification du latin en Europe, un pauvre gars peu gâté par la nature et portant un t-shirt playboy s'intéresse au programme de fin de semaine de sa voisine - bottes blanches, blouse Dior - qui lui avoue que non, elle n'ira pas au Millé'. Oh, ai-je déjà précisé qu'à ce moment, je suis assise dans la salle Wilmotte, au troisième étage de l'immense bâtisse de la place du XX Août, assistant à un cours qui forme - entre autre - de futurs professeurs de français ? Soit, analyser les gens me déprime, je porte donc mon attention sur le banc où je me tiens " Tony, l'amour de ma vie, je t'aime à en mourrire " . Oh, quel veinard ce Tony ! Il avait raison, il y a du potentiel ici. C'est à ce moment que l'homme qui passe entre les rangées d'étudiants dit "il faut être paresseux !! " . Finalement, je reporte mon attention à son cours, ce qu'il raconte à l'air assez intéressant ...

merci vous deux, c'était franchement chouette .

je suis mieux qu'elle.

7h44-sous la pluie hermétoise, Brian me demandant dans le creux de l'oreille où pouvait bien être son esprit . Je déteste attendre le bus, la pluie n'arrangeant rien. Alors attendre un bus qui ne se décide pas à passer ne peut que me mettre de mauvaise humeur. - Que cette journée commence bien! 9h03-Arrivée à l'unif' . Parfait, le cours est à l'heure pile. Au moins, j'ai eu droit à leur charmante compagnie pendant le trajet, échappant aux bribes de conversation barakeresques. 9h04-Salle Ghotot. Notre charmant prof de géo serait dans son élément dans un amphi', il n'est plus nécessaire d'avoir un fil conducteur ou même un cours clair, une fois qu'il est donné à l'université. Du moins, c'est sans doute ce que pensait cette charmante femme trônant sur l'estrade, un sac rose fushia à la main. Lorsque vous mangez un bout de pain, vous faites une offrande aux vers qui vous mangeront. En plus d'avoir un cours dépourvu de structure, elle a un esprit glauque. 11h02- Enfin s'achève le flot de mots inintéressants de cette pauvre femme. Ceci n'a strictement rien à faire à la suite de cette phrase - excepté la chronologie des faits - mais bon .. : Je vous déconseille vraiment de tenter de manger un sandwich - aussi bon qu'il soit - un parapluie ouvert à la main en marchant. Premièrement, les passants qui vous remarquent ont tous les droits de se foutre de vous ouvertement, étant donné que vous êtes vraiment dans une position ridicule et deuxièmement, atteindre le sandwich n'est pas facile du tout. Enfin soit. 12h45-De nouveau à attendre un bus sous la pluie, liégeoise cette fois. Ma vie est d'une monotonie consternante. Cette fois, Adrien me glisse à l'oreille qu'on s'est perdu cette nuit là . Il faudrait que je modifie ma playlist, histoire qu'elle soit juste un peu plus joyeuse. Les 35 minutes passées dans un bus vide - miracle ! - me laisse donc tout le temps nécessaire pour penser à cette matinée.. Eh bien finalement, non l'unif' n'est pas un lieu magique où règne le bon goût. Il y a aussi tout un tas de bons crétins dépourvus de classe. 16h46-enroulée dans une couverture, refermant le livre. Voilà, c'est fini.

Je ne m'attendais pas à le voir là.

Tu vois pas que je suis jalouse ? ...

Je ne mérite pas mieux. Je vous en prie, virez cette réplique. Merci.

J'comprends pas, tu sais ? Je ne comprends vraiment pas.

On n'oublie pas .. ça*

Une bouffée de bonheur en pleine figure !

C'était une merveille, merci infiniment.

Un peu de fierté ne fait jamais de mal .

Aujourd'hui fut un jour faste, point.

Cela dit, je pense que quelqu'un devrait se lancer dans l'étude du niveau de connerie surclassé du corps professoral constitué de femmes virant vers le blond-châtain. Vraiment, je suis quasi certaine que le résultat me donnerait raison. Première approche : La surdéveloppée au niveau pondéral, madame A - les noms seront modifiés afin de protéger ma petite personne - fait extrêmement peur lorsqu'elle hurle dans cette langue barbare. Je vous assure, ça donne des frissons. Je déteste tout en elle. Sauf son absence, qui pourtant est rare. Comment peut-on se rendre aussi détestable ?! - au fond, nous ne sommes qu'une génération zapping .. - . En parlant de personne détestable, nous arrivons à l'exemple B. Cette deuxième prof' rejoint la première en tout point - excepté la langue. Et encore, la sienne reste douteuse.. Français, vous dites?! - . Enfin, elle a bien du courage, cette pauvre B., de se regarder tous les matins et voir ce regard porcin dans la glace. Enfin .. Je ne serai jamais historicienne à Berlin, je vous le promets.

**

*

Elle est extraordinaire, et tant mieux. Je ne le dirai jamais assez : merci. J'essayerai du mieux que je peux de te faire plaisir, c'est promis . Du mieux que je peux.

Des baffes, oui.

Cent fois j'ai manqué de courage.

J'aime me réveiller tôt un dimanche matin et paresser dans mon lit . J'aime écouter des chansons tristes. J'aime faire des listes. J'aime me souvenir du temps passé. J'aime relever les fautes grammaticales. J'aime avoir raison. J'aime le voir. J'aime discuter autour d'une pita. J'aime collectionner des objets stupides. J'aime râler. J'aime les photos originales. J'aime recevoir du courrier quand je ne m'y attends pas. J'aime l'ambiance crée par les festivités de Noël. J'aime quand le ciel est gris et annonce un orage. J'aime regarder des émissions débilisantes dans le seul but "d'être au courant" . J'aime tapoter du bout des ongles sur une table. J'aime les couleurs d'un lever de soleil. J'aime découvrir un nouvel artiste. J'aime les grands camps. J'aime regarder les étoiles, couchée dans l'herbe. J'aime décompter les jours. J'aime assister à ses cours. J'aime prendre les gens pour des cons. J'aime l'odeur de l'encens. J'aime reconnaître au coin d'une rue quelqu'un que je n'ai plus vu depuis longtemps. J'aime aller à un concert. J'aime savoir que mes amis sont les meilleurs qu'il puisse exister. J'aime lui raconter ma vie, à des centaines de kilomètres. J'aime qu'il soit si extraordinaire et que tout le monde le sache. J'aime dessiner dans les marges de ses feuilles. J'aime regarder les gens droit dans les yeux. J'aime le goût des macarons de chez Darcis. J'aime regarder par la fenêtre. J'aime faire des marguerites magiques. J'aime qu'il élargisse ma culture cinématographique. J'aime corner les pages des livres, aux passages fantastiquement écrits. J'aime analyser les gens dans le bus. J'aime entrer dans un amphi'. J'aime me serrer dans ses bras. J'aime m'endormir avec un léger fond musical. J'aime partir en vacances et revenir bronzée. J'aime feuilleter machinalement un magazine. J'aime prendre le temps. J'aime avoir les larmes aux yeux. J'aime me dire qu'un jour j'irai là-bas. à suivre.

tu ne mesures pas l'abîme de ton ignorance...

Je déteste ce genre de journée, où il fait au minimum moins dix milles et que tu passes la journée assis dans l'herbe humide en chemise et t-shirt, alors que s'enrouler dans une couverture devant un feu avec une tasse de chocolat chaud à la main aurait été si agréable. Si demain je ne suis pas malade, c'est un exploit. Notez, cette après midi fut sympathique, malgré tout. Je prends un certain plaisir à rendre les gens ennuyés. Non, je ne râle plus pour hier. D'ailleurs, je n'ai jamais râlé. Il y a tout un monde entre râler et être profondément déçue, je t'assure. Pourtant, j'adore l'entendre dire d'une voix ridiculement gamine et attendrissante " eh, allez arrête .. Râle pas, s'te'plait ". De toute façon, il ne comprend jamais rien.

faut-il douter de tout ?

Il parait que la coiffure d'une personne correspond à ce qu'elle est, à l'image qu'elle veut donner.

" Plus elle est courte, plus on distingue un niveau d'intelligence bas chez la personne qui la porte, regardez les skinhead par exemple.. " a-t-elle dit . Ce a quoi E. a répondu, offusquée, que ces gens n'étaient pas cons . A première vue, l'on pouvait s'imaginer qu'elle n'avait pas compris la conversation dans son intégralité - sa couleur capillaire pouvant servir de prétexte .. - Mais non, il a fallu qu'elle enchaîne en disant qu'on ne pouvait pas prétendre que leurs actes n'étaient pas intelligents. Fin de la discussion. Je déteste être contredite, surtout par une blonde conne - veuillez excuser le pléonasme .. - . Cela dit, il ne reste plus que six petits jours d'attente avant le 24 octobre. Je vais hiberner jusque là, le temps passe plus vite quand on dort. Ah tiens, je n'apprécie pas plus me réveiller sept minutes avant la sonnerie officielle du réveil . Autre frustration de la journée . Et comme le destin n'avait pas décidé que mon taux de frustration quotidien était suffisant, je me suis vue dans l'obligation d'affronter les quelques 374 marches qui mènent à la Citadelle.

merci.

Et que signifie "available" ? ..

" Ne vous inquiétez pas si je donne deux fois le même cours " ..

Nouvelle approche de la préparation d'une leçon à la venue d'inspecteurs. Elle n'était vraiment pas obligée de nous prévenir, ça aurait pu sembler presque naturel, après avoir assisté l'année dernière à trois cours de suite expliquant de la même manière - schéma à l'appui ! - l'invasion des lapins en Australie ... Et après, on se demande pourquoi je ne veux plus apprendre à parler à la manière de Shakespeare - sans faire allusion au style, bien entendu - . Les fameux examinateurs n'ont même pas daigné venir , finalement. Elle a tremblé pour rien pendant deux heures, cette pauvre femme. Dommage, elle n'aurait sans doute plus été là .

Hein ?!

«Le prochain qui me dit que j'ai tout pour être heureuse,

je lui fais bouffer mon bonheur à coups de pelle dans la gueule. »

Je chante la vie, je danse la vie ...